28 février 2011

La nostalgie de l'ange - Alice Sebold


Comme je me suis promise de ne plus acheter de livres avant longtemps (la blague...), je me suis rabattue sur la bibliothèque. J'ai fouiné parmi les maigres étagères, et je suis tombée sur ce roman. Après lecture du résumé, je me suis rappelée... en fait, j'avais entendu parler de l'adaptation au cinéma. Mais comme le film (je ne savais même pas qu'il était tiré d'un livre, mea culpa!) s'appelle Lovely Bones, je n'ai pas fait le rapprochement.

Nom de famille : Salmon, saumon comme le poisson ; prénom : Susie. Assassinée à l'âge de quatorze ans, le 6 décembre 1973. 
" Mon prof préféré était celui de sciences naturelles, Mr. Botte, qui aimait faire danser les grenouilles et les écrevisses à disséquer dans leur bocal paraffiné, comme pour leur rendre vie. Ce n'est pas Mr. Botte qui m'a tuée, au fait. Et ne vous imaginez pas que tous ceux que vous allez croiser ici sont suspects. C'est bien ça le problème. On n'est jamais sûr de rien... C'est un voisin qui m'a tuée. "
Susie est au Ciel, et pourtant son aventure ne fait que commencer... 

Le livre est raconté à la première personne, du point de vue de Susie. Après sa mort, la jeune fille monte à son Paradis, une sorte de passage obligé avant d'atteindre le vrai Paradis où toutes les âmes vont. De là, elle observe et raconte comment sa famille et son entourage vivent sa disparition. On voit alors l'attitude que chaque personnage adopte pour faire face à la douleur. L'absence de Susie pèse lourdement sur toute la maison. Les premiers temps, les parents veulent croire que leur fille est encore en vie ; aucun corps, aucun indice, aucun suspect. Puis, les mois défilent, l'enquête piétine et la vérité qu'ils refusaient d'entendre éclate : leur enfant est morte et ne reviendra jamais. Le père de Susie laisse le chagrin le submerger, sa mère, au contraire, intériorise sa douleur en se transformant petit à petit en étrangère, Lindsey se forge une carapace. Susie, elle, grandit dans son Paradis. Ses sentiments s'apaisent avec le temps, elle prend conscience qu'elle ne pourra pas s'attacher éternellement au monde des vivants, qu'il faut les laisser faire leur deuil, qu'il faut accepter la mort aussi injuste soit-elle. Le récit s'étale sur huit années après l'assassinat de Susie accompagné de quelques flashes back. Pendant ces huit ans, Susie ne verra jamais M.Harvey, son meutrier, arrêté. Au fil des pages, on en apprend plus sur celui-ci : il n'en est pas à sa première victime. Susie nous montre quelques pans de son passé avec une mère cleptomane, un père ivrogne. Je m'attendais quand même à ce que la police arrive à l'attraper d'une façon ou d'une autre. J'ai été déçue, ce n'est pas le cas. L'auteure va plus loin dans le fantastique vers la fin, lorsqu'est donné à Susie le droit de revenir sur Terre pour quelques heures dans le corps d'une autre. J'ai trouvé ce passage de trop.
Le roman dégage des émotions plus douces les unes que les autres. De la tristesse, au début. Puis vient de la nostalgie au fur et à mesure. Enfin, elle cède la place à l'espoir, lorsque Susie s'aperçoit que sa famille est de nouveau réunie (sa mère est partie pendant ces huit ans en Californie). 
Si je devais parler du négatif, je commencerais par l'écriture. Je ne sais pas si c'est du à la traduction, mais j'ai trouvé parfois le style brouillon ! Le rythme est assez lent à cause d'une absence de véritable intrigue, c'est avant tout un livre traitant du deuil. Et enfin, il y a un "truc" malsain qui m'a mise mal à l'aise.

4/5


L'adaptation de Lovely Bones est réalisée par Peter Jackson (j'avais complètement oublié que c'était lui qui avait réalisé le seigneur des anneaux...). Le film reste fidèle au livre tout en ayant un rythme plus soutenu, ce qui ne m'a pas déplu. Saoirse Ronan qui interprète Susie est une bonne actrice, mais elle ne me convainquait pas du tout lorsqu'elle jouait la Susie en colère face à sa vie arrachée injustement ! L'actrice Susan Tomaling fait une grand-mère du tonnerre, elle est formidable, exactement comme dans le livre. (Le doublage de Ray Singh est atroce, sa voix sonne fausse, enfin, on aurait dit un crétin qui ne sait pas ce qu'il veut dire.) Les effets spéciaux sont réussis, et le paradis de Susie tout en couleur m'a impressionné même s'il n'est pas tout à fait comme je me l'étais représenté. Je préfère le film au livre car il nous donne moins cette sensation de longueur.

2 commentaires:

  1. J'ai beaucoup aimé cette lecture que j'avais trouvé très émouvante. Je n'ai cependant pas encore eu le temps de voir le film!

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  2. Bonjour,
    Nodrey a du abandonner l’organisation du challenge Regarde ce que tu lis, et avec son autorisation j’ai repris la gestion du challenge avec Anasthassia. Nous avons créé un blog consacré au challenge, sur lequel nous répertorions les articles des participants. Normalement, j’ai répertorié tes billets. N’hésite pas à venir vérifier que je ne me sois pas trompée.
    A bientôt!

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