22 janvier 2011

Les vampires de Manhattan - Melissa de la Cruz


J'ai profité de la sortie en Livre de Poche (le 12 janvier) du premier tome de la saga de Melissa de la Cruz, Les vampires de Manhattan, pour l'acheter. J'avais aussi envie d'un bouquin facile sans prise de tête après des lectures passées assez éprouvantes. Je ne m'attendais à rien d'exceptionnel ici. Bon... la couverture fait très fifille, berk. 

Le lecteur est propulsé à New-York, dans Manhattan au lycée très chic Duchesne où n'est admise que l'élite de la jeunesse new-yorkaise. Là-bas, les jumeaux Mimi et Jack Force, beaux, riches et glamours à souhait, y sont roi et reine, tandis que d'autres comme Theodora Van Alen et son ami Oliver ne sentent pas à leur place. Pourtant, Theodora, Mimi, Jack et bien des élèves ont un point commun : ce sont des sang-bleu, des vampires immortels se nourrissant de sang humain. Cette immortalité va toutefois être remise en cause le soir où Aggie, une élève de Duchesne, une sang-bleu, est retrouvée sans vie, vidée de son sang. Theodora est alors déterminée à découvrir la vérité, quelqu'en soit le prix.


Le gros point fort de cette série, c'est la plume de l'auteure. En effet, Melissa de la Cruz écrit très, très bien : c'est frais, fluide, léger. J'ai pris un vrai plaisir à cette lecture.

En débutant le roman, je me suis vite demandée : "Mais dans quel monde je suis tombée ?" Superficiel. Voilà le premier adjectif qui m'est venu à l'esprit. On ne peut pas m'en blâmer puisque tout donnait cette impression. Les personnages, tous sans exception, sont pleins aux as, beaux à tomber par terre (Theodora est "extrêmement jolie", Jack est "tellement beau"... est-ce un crime d'être quelconque ??), intelligents et tout le tralala. Stéréotypé. Cliché, cliché. J'atteins le premier palier d'agacement pour passer au second lorsque bientôt, je lis une phrase du genre "elle faisait partie de ces gens qui avaient la chance de manger ce qu'ils voulaient sans grossir". Ensuite, entre irritée et amusée, je lis des descriptions au microscope des tenues. Couleur, matière, et la marque (je n'en connaissais aucune), il ne faut pas l'oublier, c'est hyper important. "Elle portait un pull rose en cachemire de chez Truc-Bidule qui faisait fureur durant cet hiver, assorti à de sublimes talons très à la mode de Machinchose." C'est la même rengaine, dès qu'il y a une soirée (même lors des enterrements!), on a droit à l'inventaire des fringues ultra tendance des personnages. Un petit détail m'a fait tiquer lors d'une description vestimentaire parmi tant d'autres : " (...) vêtue d'une robe en soie de chez Blalabla, EVIDEMMENT", le "évidemment" est de trop ici, comme si porter une robe de la marque Tex de chez Leclerc ou autre, est un blasphème! (Bien sûr, l'héroïne Theodora n'est pas comme les autres. Elle préfère cultiver un look "vintage". Elle est même castée comme mannequin dans le livre (passage inutile d'ailleurs avec le shooting photo après pff) et qualifiée de petite Kate Moss, wahh!) Je crois que l'effet escompté par l'écrivain était de faire rêver ces jeunes lectrices de quinze, seize ans ou plus qui doivent être (selon l'auteure) déjà attirées par cet univers bling-bling, on-est-tous-trop-beau-on-est-tous-trop-riches. Ben, ça a eu l'effet inverse sur moi, tant pis. Autre point : je n'ai pas réussi à m'attacher à  un des personnages. Ce ne sont que des esquisses, ils ne sont pas assez travaillés. On voit des ébauches de caractère sans aucun défaut.

Mais, le roman prend un nouveau tournant suite à l'assassinat d'Aggie. Là, ça devient palpitant. Le ton est donné. L'intrigue commence à devenir intéressante lorsqu'on parle de vampires, les fameux sang-bleu. L'histoire gagne alors en profondeur, et se démarque de la plupart des romans vampiriques. Les sang-bleu sont des anges déchus bannis du Paradis, condamnés à arpenter la Terre en immortels en quête du pardon. Afin d'effacer leur pêché, ils se dévouent à l'art, à la culture et la nature en y investissant de l'argent, en organisant des fêtes de charité. Malheureusement, tous les sang-bleu n'ont pas suivi cette voie, et ont mal tourné (je n'en dis pas plus!). Dès lors, les sang-bleu apparaissent comme fragiles : ils ne sont plus les chasseurs, mais les proies. L'auteure a construit autour d'eux un univers riche, recherché et original : les Familiers, les différents cycles dans la vie d'un vampire, l'immortalité de leurs âmes... Le récit de l'arrivée du bateau Mayflower à Plymouth par Catherine Carver, la disparition de la colonie Roanoke apportent son lot de réponses mais aussi de mystères. Bien sûr, le zeste d'amour ne manque pas, sans avoir une place centrale dans l'histoire (ce qui change de la plupart des livres, où tout est centré sur l'amourette impossible entre une humaine et un vampire/loup-garou/zombie/ange...).

Si l'on fait abstraction du côté "strass et paillettes, l'argent tombe du ciel", c'est un premier tome que j'ai bien aimé. Ce fut un bon moment détente. Si vous cherchez un premier contact avec les vampires, Les vampires de Manhattan sont un bon point de départ.

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